"Nous avions réservé une excursion d’une journée en catamaran afin d’aller visiter une petite île. Lorsque le skipper voulut s’éloigner de la côte il se retrouva face à un mur de vagues infranchissable. Il dût renoncer après deux heures de vaines tentatives. En accord avec les passagers il décida de mouiller l’ancre en bordure d’une plage. Malheureusement les plages étaient bordées de villas, sans discontinuité. Nous sommes innocemment descendus sur le sable mais immédiatement les propriétaires de la demeure de luxe sont arrivés armés de deux chiens menaçants. Ils nous ont demandé de partir arguant du fait que la plage leur appartenait. Nous savions que c’était faux car les plages privées y sont interdites. Malgré tout, la sagesse et la prudence nous ont fait remonter à bord, le skipper ayant tout de même prévenu la police par téléphone. Il faut savoir que ce sont des villas très luxueuses possédant parfois un ponton privatif, voire un garage couvert accueillant un petit yacht, et que les tarifs de location sont faramineux. Le skipper leur a signifié ses sentiments en baissant son pantalon, les gratifiant d’une vue imprenable sur son postérieur dénudé. Il a gardé le catamaran au mouillage devant la villa, organisant le repas ponctué de jeux parfois grivois rappelant mes grandes heures de carabin. Nous y avons passé l’après-midi dans une ambiance de potaches, nous amusant comme des fous, devant les occupants de la villa assis sur le sable, figés et sidérés, nous observant d’un œil mauvais."

Extrait du livre: " Où part le temps qui s'en va?"

Chamarel, la terre des 7 couleurs.

La chapelle de Cap Malheureux

Le jardin de Pamplemousse

Port-Louis, Le Caudan.